11 juin 2019

En veillée, nous avons constitué l’aquarium à partir des trouvailles de la pêche dans les rochers.

L’objectif était de recréer l’environnement le plus fidèle possible à celui de la nature en aménageant avec méthode et minutie des cachettes pour que chacun puisse avoir une chance de survivre.

Les différents animaux ont été ensuite intégrés peu à peu dans l’aquarium.

Tout le monde est d’accord : notre aquarium est magnifique !

Parmi les préférés des enfants :

-le syngnathe : on aime sa petite frimousse d’hippocampe et il chatouille quand on le prend dans la main. Il a une tête de Doudou.

-les crevettes parce qu’elles sont toujours en mouvement et d’une rapidité supersonique

- l’étoile de mer, normal c’est une star.

- la patelle, car elle a un adorable mufle et qu'elle est trrrrrrrrrrrrop mignonne

-le CRABE car c'est un guerrier, un dur à cuir.

Un moment très attendu par les amateurs éclairés, en grosse majorité cette année : le buffet de fruits de mer.

La meute de jeunes matelots orléanais s’est présentée à l’entrée du réfectoire en se pourléchant les babines. Chacun a pu d’abord apprécier la beauté de la composition réalisée par les cuisinières du centre.

Après une présentation des animaux et de la technique à employer pour les manger par Mickaël l’animateur des garçons qui était déguisé en pirate, les plateaux furent déposés sur les tables et chacun a pu tripatouiller avec plaisir.

Heureusement quelques "BEUH !"..."Aaaaaaah ! C’est quoi çaaaaaaaa !" ont ponctué ce festin digne d’Obélix !

Parmi les anti-fruits de mer convaincus et acharnés peu sont restés campés sur leur position; certains ont goûté la crevette à la mayonnaise ou plutôt la mayonnaise à la crevette.
Quelques autres nids de résistance anti-fruits de mer se sont estompés rapidement car pris dans le jeu du tripatouillage et du concours de tas de restes sur le bord de l’assiette beaucoup se sont mis à goûter aux mets proposés.

Tout le monde va bien et profite pleinement de son séjour. Comme vous le voyez, la journée du mardi était bien remplie. Mais ce n'est pas tout...

Ce mardi, l’esprit d’aventure a soufflé sur le centre des Sables d’Olonne.
L’appel du large !
Une nouvelle activité : la visite d’un blockhaus hôpital allemand datant de la seconde guerre mondiale transformé en musée.

Ce fut pour nos matelots l’occasion de découvrir l’histoire de la région de 1939 jusqu’au débarquement.

Sur le chemin, nous avons fait escale au pied d’un des phares jumeaux ( la potence) qui est un des dispositifs permettant aux marins de pénétrer dans le chenal des Sables d’Olonne en évitant des hauts fonds.

L’exploration du blockhauss débuta par la projection d’un film retraçant la vie de la région pendant la seconde guerre mondiale.
Magnifique et surtout riche d’enseignements.

Nous partîmes ensuite dans la découverte des 17 salles de ce labyrinthe exigu parsemé de panneaux explicatifs illustrés, de maquettes et de scènes grandeur nature avec des mannequins en costume d’époque.

Un véritable saut dans la période de la seconde guerre mondiale.

Comme chaque année, les techniques pour pêcher dans les rochers furent redoutables.

Voici le hit parade :

1ère : "la technique de la mouette". Suivre le maître pas à pas mais alors ne pas le lâcher un seul instant et lui passer commande en lui répétant plusieurs fois à chaque minute "moi je n’ai pas de poisson" par exemple.
Il finit toujours par compléter le seau. S’il trouve quelque chose, lui répéter "pour moi, pour moi, pour moi". Inconvénient : les copains comprennent vite que c’est efficace et le maître a rapidement un cortège de mouettes autour de lui.

2ème : "le cri qui tue". "Aaaaaaaaaaah, c’est quoi çaaaaaaaaaaaaa !"
On ramasse ensuite tranquillement le pauvre crabe tétanisé qui n’ose plus bouger à cause du cri.

3ème : la battue à 15. Cela demande de la synchronisation, ce qui n’est pas évident vu le nombre de personnes autour d’une mare et surtout à cause de la petite taille de la mare.

4ème : le spécial lucky luke, on pose son épuisette près de la cible et on relève d’un seul coup mais alors vraiment d’un seul coup ;
inconvénient : on fait effectuer un triple saut périlleux à la malheureuse crevette qui passait innocemment par là et elle retombe... dans la mare.

5ème : le coup de l’épuisette magique. On s’approche d’une crevette peu à peu, on est très proche, et on la ramasse d’un coup sec.
Mais ce n’est pas une crevette dans l’épuisette, c’est un gobie.
Magie ! En fait la crevette a fait un virage à 90° et un innocent et paisible gobie qui passait par là s’est fait happer au passage. On dit évidemment aux copains qu’on l’a fait exprès !

6ème : le déménageur et la statue. On arrive sur une mare, on retire tous les rochers, bref on déménage tous les meubles de la mare qui sont autant de cachettes possibles puis on reste immobile.
On observe, on détecte, on étudie chaque mouvement.
On ne bouge absolument pas.
Enfin si on ne s’est pas endormi en cours de route, on n’a plus qu’à récolter.

7ème : l’affût, on est immobile et on bondit tout à coup, sur l’animal sans défense.
Souvent on bondit un peu trop sur l’animal et....plouf, une crevette de plus dans la mare.

8ème : les baguettes chinoises . On essaie de saisir entre le pouce et l’index la crevette mais le résultat est aussi efficace que quand on essaie de manger avec les baguettes chinoises, ça glisse.

9ème : la spéciale LaGaffe.
On observe une mare, on estime que l’on peut la franchir comme une gazelle d’un saut majestueux de pierres en pierres.
Les premiers pas sont assurés puis les suivants un peu moins.
Et tout à coup on pose le pied sur un tapis d’algues sans pierre en dessous et on avance avec peine et à grands pas avec de l’eau jusqu’aux cuisses.
De l’autre côté, il suffit de vider l’eau de ses bottes pour vérifier si à tout hasard des crevettes ne se sont pas laissées piéger à l’intérieur.
Cette technique encore contestée pour son efficacité a été utilisée par Elina et Sophia grandes spécialistes du plongeon improvisé.

Quelques expressions entendues sur place :

Chorale: Solo : aaaaaaaaaah ! Un craaaaaaaaabe ! ( en choeur : aaaaaaaah !aaaaaah !)."
Naïf : "on dirait un hérisson et ses fléchettes, il les lance?" (les oursins)

Confus : "Ouah j'ai trouvé un ourson" (petite confusion de lettre ayant de grandes conséquences)
Impressionné : "Ouah un poisson énorme : ! Ah bah non ! C’est une algue "
Alarmé : "ETRILLE ! ETRILLE !"

Scientifique : "J'ai trouvé un crabe, il fait des bulles c'est qu'il a la rage!"

Affolé :"Un poisson énorme ! Un poisson énorme ! Les gars, un poisson énorme ! Venez voir, il y a un poisson énorme ! Tu l’as attrapé ? ...Ben non..."
Sympathique "Aïe, lâche-moi le crabe, je t’ai rien fait",
Révolté :"L’oursin,(euh pardon l'ourson), il est pas sympa!"
Juste un peu exagéré : "Ouah un poisson fusée! Il va à 3000 à l’heure!"

Angoissé : "Les gars, les gars, un crabe démoniaque, il a les yeux rouges, il me regarde."

Nos matelots se sont préparés pour la pêche dans les rochers mardi après-midi.
Le coefficient était de 59 soit une marée basse moyenne.
Le temps était nuageux.

Voici le cérémonial de la pêche dans les rochers ce mardi après-midi:
d’abord on enfile ses bottes. On part en cortège avec des épuisettes et des seaux jusqu’à la plage. Et là, on découvre le lieu du combat qui restera dans toutes les mémoires : d’un côté les CM2 de Ducerceau, chasseurs expérimentés et très très très motivés…de l’autre les crabes, les crevettes et autres crustacés des Sables d’Olonne.

Une petite mise au point sur les règles de sécurité et c’est parti !!!!

Les premières mares sont prises d’assaut : imaginez les quelques crevettes prises au piège dans les petites mares les plus proches de la plage qui voient déferler une horde de chasseurs. Leur petite flaque d’eau de mer se transforme en un périphérique aux heures de pointe.

Peu à peu, nos pêcheurs frénétiques sont devenus plus hardis et se sont heureusement dispersés pour explorer plus en avant les rochers.

Ils ont également affiné leurs techniques de pêche.
Plusieurs stratégies ont été élaborées.

la recherche d'un doudou : après l'avoir étudié en classe, certaines chasseuses se sont prises d'affection pour la patelle. Il faut dire que son surnom de "vache des mers" et son petit mufle ont attendri les coeurs. On a croisé donc sur les rochers quelques CM2 nounous qui dorlotaient une patelle paisiblement installée sur une lame d'algue en s'exclamant "oh elle est mignonne!"

Spécialistes : Margot, Eva et Sophia

le prélèvement scientifique : on ne prend qu’un exemplaire par espèce et on observe la réaction des autres animaux présents dans le seau quand on met le petit nouveau dedans.

Spécialistes : Alexandre et Guéna

la boulimie du crabe : comme les crabes, on en veut toujours plus. On les collecte mais en quantité INDUSTRIELLE. Spécialistes : les garçons.

la collecte bucolique : ramasser de ci de là des proies qui ne demandent pas trop d’efforts : des jolies pierres, des bigorneaux, des moules... Spécialiste : Louise F.

l’aventure : choisir toujours l’animal le plus périlleux par exemple l’oursin, le crabe en ayant l’espoir de se retrouver, si on a de la chance, devant l’adversaire la plus redoutable : la terrible étrille (crabe aux yeux rouges !) Spécialistes : Juliette et Assiya

Ce fut encore l’occasion de duels extraordinaires avec des moments incroyables de bravoure des deux côtés (enfants/ animaux de l’estran) et surtout des cris de joie ou de désillusion.

Au hit parade des prises, la créature qui a fait hurler les foules féminines : LE CRABE !
Cette année, une légende dans le monde des crabes a été capturée. Connue aux Sables d’Olonne pour sa ténacité et sa fureur, elle s’est rendu après un combat épique. C’est une étrille ( 10 cm) nommée "Bernadette". Ses yeux rouges et ses pattes palmées, sa férocité et sa rapidité n’ont pas pu rivaliser avec nos matelots.

A noter aussi cette année des prises incroyablement variées :

des poissons (gobies)
des étoiles de mer : des ophiures nommée amicalement "les petites danseuses" par nos matelots, des oranges et bleutées.
des anémones (plus faciles à poursuivre qu’à décoller)
des crevettes et des crabes (verts, noirs et même bleus. J’ai bien dit bleus : des vrais crabes schtroumpfs)
des oursins de toutes les tailles et de toutes les couleurs (verts, bruns et même un magnifique violet.)
des syngnathes. Ce sont des poissons très longs qui ressemblent à un fil et qui ont une tête d’hippocampe. Les enfants en ont rapporté de véritables bobines

et beaucoup d'autres prises.

C’est du jamais vu au centre des Sables d’Olonne. Les CM2 ont donc été fidèles à leur réputation d’incroyables pêcheurs....

Le retour au centre de nos valeureux matelots a été l’occasion pour chacun de raconter ses histoires d’ancien combattant.
Il ne reste plus qu’à constituer l’aquarium en veillée. En tout cas, les prises sont exceptionnelles et l’aquarium promet d’être de toute beauté.
Pour l’heure, après l’effort, le réconfort : un bon repas du soir nous attendait au centre.

Bataille contre la mer :

Ce mardi matin, après une bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner copieux, c’était BATAILLE contre la mer et ce fut un véritable combat !

Tout d'abord plantons le décor : du soleil, une plage déserte, une ligne tracée au sol, nos moussaillons armés chacun d'une pelle et prêts à en découdre avec la mer.

L'objectif : construire une muraille pour résister aux assauts des vagues et de la marée.

 
Une multitude de petites mains a oeuvré pour réussir à construire une forteresse qui aurait fait pâlir d’envie Vauban. Contrescarpes, glacis, douves, bastions enfin tout y était ! Sauf les vagues qui restaient jusqu'alors très discrètes.

Alors, nos valeureux moussaillons ont défié Poséidon en lui indiquant qu’il aurait beau leur envoyer les plus grandes vagues possibles, il ne passerait pas !!!!! (et au passage qu’il était un vieux croûton !).
Erreur fatale : les vagues ont accéléré et se sont mises à grossir et à fracasser nos murailles.
Je crois que c’est la mention "vieux croûton" qui n’a pas dû lui plaire.
Nos valeureux moussaillons ont lutté jusqu’au bout, le combat fut épique.

Le résultat : les CM2 vainqueurs !

Nous pouvons saluer le côté chevaleresque de nos moussaillons. Poséidon n'était pas au sommet de sa forme (le coefficient de marée n'était que de 56) et notre muraille dominait la plage.

Alors, nos moussaillons ont décidé de l'aider en sautant sur le sommet de la muraille pour la fragiliser.

Malgré cela, notre muraille a tenu bon. Et c'est là que tout se confond un peu. Il me reste en mémoire quelques  images telles que Mickaël courant en éclaboussant les enfants. La muraille est devenue alors une rampe de saut pour atterrir à grandes éclaboussures dans l'eau. 

Bilan : nous avions construit une muraille infranchissable et nous l'avons fêté dignement.

Nos jeunes moussaillons tous trempés mais très fiers d'avoir emporté la BATAILLE CONTRE LA MER sont maintenant devenus des matelots confirmés, de ceux qui ont des anecdotes et des aventures au fond du coeur et dont le regard en dit long sur leur expérience de la mer.

La mer c’est d’ailleurs le thème du repas de ce mardi soir : BUFFET DE FRUITS DE MER.