Vendredi 3 juin

Surprise pour nos jeunes capitaines à 21h30 : après le repas et la boum du centre; nous sommes partis sur le remblai des Sables d'Olonne. Notre aventure a pris un petit air de carnaval de Rio. Les skippers du dernier Vendée globe ainsi que plusieurs vainqueurs de cette course mythique ont défilé sur des chars de parade. Yannick Bestaven brandissant sa coupe devant les enfants en transe, François Gabart qui en une apparition a fait chaviré le coeur des filles, Manu Cousin qui nous a reconnus.... Frissons garantis!

Avoir pu cotoyer l'espace d'un instant ces illustres aventuriers des mers fait définitivement de nos CM2 des capitaines au long cours, forgés dans l'aventure et l'océan.

Pour finir en beauté, à 23h00, nous avons assisté sur la grand plage à un feu d'artifice exceptionnel. Nos capitaines au long cours ont en eux l'esprit de l'océan et cette parole de Baudelaire résonne dans leur âme  :

"Homme libre, toujours tu chériras la mer".

Un autre voyage nous attend ce samedi, il est temps de boucler nos valises. A demain.

Le soir, après un bon repas, Capt’ain Evan et Capt'ain Eleanor furent conviés à venir souffler les bougies des gâteaux d’anniversaire en compagnie des matelots des autres classes.

Après un repas du midi copieux, nos jeunes maîtres d'équipage étaient fin prêts pour partir à l’aventure qui répond au doux nom de "Puits d'enfer".

On sort du centre armé de son seul courage et on marche le long de la plage sous un soleil de plomb.
Au départ on y va la fleur au fusil : on l’a aperçu ce puits d’enfer au vidéoprojecteur en classe, c’est une faille dans la côte rocheuse, ça nous a rassurés, seulement certains d’entre nous nous ont dit que leur frère ou leur soeur l’avait vu et que c’était très IMPRESSIONNANT.

Bah, ils l’ont vu pourquoi pas nous !
Et puis le maître a énormément insisté sur les règles de sécurité et a précisé qu’on s’approcherait du puits mais à distance raisonnable seulement par 2 et tenus.

Ca fait quand même réfléchir !
Mais, en route, on s’arrête pour faire de la lecture de paysage (repérer les phares...), pour examiner la flore du littoral : oyat, queue de lièvre, soude... , pour observer le littoral sableux puis rocheux, comment l’homme lutte contre l’érosion et assure la sauvegarde du littoral. 

Cool, on en oublierait presque le mot "ENFER !"
Pour l’instant, on guette le moindre signe d’un puits mais on n’en voit pas.
Il est là quelque part le puits d’enfer...on le sait...mais on ne voit toujours rien.
On a cru l’apercevoir à un moment mais il était tout petit !!!!
On en rigolait mais le maître a eu un sourire et nous a dit "Soyons sérieux !"

Alors on a continué notre chemin.

Ca fait vingt fois ( note de l’auteur : en réalité encore plus mais vraiment beaucoup plus ) qu’on demande chacun au maître où il est ce puits mais il nous répond par un sourire d’abord puis il nous montre... quoi ? mais c’est un parking qu’il nous montre.
Il nous dit que c’est juste à côté des voitures, c’est impossible !

Eh bien si !
On vient d’arriver au parking et juste à nos pieds il y a un énorme sillon qui se creuse à côté dans le sol d’année en année à cause des eaux de pluie qui ruissellent.
Du regard on remonte ce sillon jusqu’à.... ah il est là !
Une découpe énorme dans le paysage.

Clémence, notre animatrice, raconte une légende et c’est 2 par 2 qu’on vient nous chercher pour voir le puits d’enfer de plus près. Comme c’est bientôt notre tour, on se renseigne auprès de ceux qui l’ont vu.

On est partagé entre la curiosité et une légère crainte.
On l’observe attentivement ( bien maintenus par l'animatrice), on le photographie, on est impressionné mais on pense quand même à sourire pour la photo souvenir
Sacrément puissante la mer : elle a creusé dans la roche.

Puis après en véritables maîtres d'équipage que nous sommes, nous discutons de comment ce puits d’enfer a pu être créé, du phénomène de l’érosion.

Voilà on est fier de se dire qu’on l’a vu ce puits d’enfer. Chaque enfant se sent l’âme d’un capitaine voguant d’aventures en aventures.
Alors on laisse peu à peu au loin le puits d’enfer aux touristes.

Sur le chemin du retour, devant une stèle en hélice de bateau, on rend hommage à des sauveteurs disparus en mer, le temps d'une pensée. 

Notre aventure devrait se terminer alors avec la boum du centre ce soir. Mais une surprise attend nos jeunes capitaines...

Le Land Art consiste à récupérer des éléments naturels et à produire une oeuvre éphémère.

Nos jeunes maîtres d'équipage sont devenus l'espace de cette activité des artistes inspirés. Il y a de la poésie dans le coeur des marins.

S'en est suivie une cueillette bucolique de coquillages et une dernière confrontation avec les petites bêtes de l'estran (une 2e pêche dans les rochers).